Le jour décalé de Collectif Polar

Aujourd’hui deux Flingueuses vous parle de lecture mais pas forcément de polar

Le livre :  Comme un enchantement de Nathalie Hug. Paru le 26 février 2020 chez Robert Laffont. Réédité le 8 juin 2022 chez Livre de Poche n° 36523. 8,20€. (348 p.) ; 18 x 11 cm

4ème de couverture :

Eddie, 35 ans, vit seule à Montmartre, dans un minuscule appartement où il lui faut grimper sur une chaise pour tenter d’admirer le dôme du Sacré Coeur Orpheline à seize ans, elle s’est construit une vie de détachement et d’invisibilité, pour tenir le malheur (et le bonheur) à distance.
Un jour, un notaire au charmant profil d’aigle ébouriffé, lui annonce qu’elle est l’unique légataire d’un très vieil italien et l’héritière d’une ferme en ruines dans la région de Parme, en Emilie Romagne.
Alors qu’elle n’y a jamais songé, Eddie ressent soudain l’envie de fuir Paris, sa vie monotone, de découvrir ses racines. Et coup de tête ou coup de poker pour séduire le charmant notaire, elle décide de s’envoler pour l’Italie. En partant à la découverte de ce mystérieux héritage et en plongeant dans cette merveilleuse région italienne, elle n’imagine pas combien le cours de son existence va se trouver chamboulé.
Dans les paysages magiques de l’Emilie Romagne, un roman lumineux et réjouissant sur la réinvention d’une vie et la puissance de l’amour

L’auteur : Nathalie Hug est une romancière et scénariste.
Elle a travaillé pour l’industrie pharmaceutique d’abord comme délégué médicale, puis comme responsable de formation du réseau et enfin comme directrice régionale.
En 2004, Jérôme Camut publie les deux premiers tomes de la tétralogie “Malhorne” aux éditions Bragelonne. Nathalie Hug se les procure et, bouleversée par sa lecture, décide de contacter l’auteur. Ils ne se quitteront plus et commencent très vite à écrire ensemble.
Naît ainsi “EspylaCopa”, une nouvelle Fantastique publiée dans Fantasy 2006 aux éditions Bragelonne. Puis le thriller « Prédation » (2006), premier opus de la trilogie « Les Voies de l’ombre », aux éditions Télémaque. Depuis leur mariage en 2006, les deux auteurs consacrent leur vie à l’écriture.
Les Éditions Calmann-Lévy ont publié « Les Éveillés » en 2008, “3 fois plus loin” en 2009 et « Les Yeux d’Harry » en 2010.
Dans son premier roman solo, « L’enfant-rien » (2011), elle a imaginé un personnage naïf et inquiétant, à la voix singulière, aux questionnements bouleversants. Suivront “La demoiselle des tic-tac” (2012) et « 1, rue des petits-pas » (2014). Nathalie Hug a reçu le prix Coup de cœur de la Griffe Noire (St MaurLes Fossés) pour l’ensemble de son œuvre.

Extrait :

« Je ne crois pas aux fantômes, même si l’existence d’ne vie après la mort rassurerait n’importe qui, moi a première. Je pourrais ainsi exiger de mes parents qu’ils m’expliquent pourquoi ils ont décidé de m’infliger tant de souffrance.

Ne vous étonnez pas que je n’embrasse pas les hommes avec lesquels je passe une nuit au hasard de mes chasses nocturnes, ou que je m’enfuie sitôt l’acte consommé. Aucune de mes conquêtes passées ne m’a assez conquise pur que je lui offre ce que s’offrent ceux qui s’aiment. La jouissance brute me comble autant que les jeux de séduction indispensables à la réunion de deux corps, mais sans plus. J’aurais pu être asexuelle dans un monde où l’on ne se parle plus. Ce n’esr que le désir d’être vue qui me chasse de ma tanière. On ne peut pas se contenter d’être transparent toute sans vie sans perdre la raison ; l’esprit frappé de solitude est un gouffre prêt à n’importe quelle bassesse.

Même à vous jouer des tours avec la complicité d’un miroir ancien. »

Chronique d’une flingueuse : L’Avis de Sylvie K la Polardeuse

Comme un enchantement de Nathalie Hug

Je vous parle de ma pause lecture entre deux thrillers et j’avoue que cela m’a fait un bien fou ! L’histoire tourne autour deux personnages mais aussi d’une maison et une paire d’escarpins rouges…

Eddie est une jeune femme libre, solitaire qui refuse toute relation avec le bonheur. Orpheline de ses deux parents, suicidés le jour de son anniversaire, elle refuse même et surtout l’amour sous toutes ses formes. Elle dit et se croit munie d’une cape d’invisibilité qui la rendrait transparente aux yeux de tous. Joseph est un Gavroche des temps modernes, un Mandrin, un voleur au grand cœur. A 10 ans, il tombe amoureux d’une fillette qu’il retrouve ado, puis femme, il tombe et retombe amoureux d’elle à sept reprises, c’est sa destinée, la femme de sa vie, elle, elle ne le sait pas mais lui en a la certitude !

Une partie de l’Italie du Nord est appelée l’Emilie Romagne. Eddie dotée d’un oncle italien inconnu hérite d’une bâtisse nichée à flan de colline au milieu des oliviers. Curieuse, elle quitte son appart. sous les toits de Montmartre et part pour quelques jours en Italie. Elle se retrouve avec pour seule compagnie la faune et la flore environnante, ses pensées et lors de ses rêveries l’image du cul rebondi du notaire annonciateur de son héritage et qui depuis là fait fantasmer.

Elle ne sait pas encore qu’elle va être en amour pour la maison de Guiseppe et de Philomène, ni qu’elle va leur parler, les voir, les entendre et qu’ils vont influencer sur sa destinée. Sa vie va être chamboulée, dans cette maison elle va se retrouver, se découvrir et devenir une autre. Et Joseph ?? Le voleur au grand cœur va se mettre aux études. Sa belle hante ses jours, il n’aura de cesse que de percer sa carapace.

Nathalie nous offre une histoire d’amour, d’amitié, de regards sur soi et sur les autres, de réflexion, de moments, de fragments de vie passées et futures, d’amour de la terre et de la nature avec une touche de fantastique qui m’a donnée une furieuse envie d’aller en vacances en Italie dans son Castello.

C’est un délicieux mélange porté par une écriture imagée, légère mais forte qui se déguste soit comme un fort espresso, soit comme une bonne una gozasa à l’ombre d’un tilleul…

J’avais découvert Nathalie Hug avec le 1, rue des petits pas et que ce soit accompagnée de sa moitié pour l’écrit de thrillers ou seule Nathalie pour d’autres histoire, elle excelle dans les deux registres. Fan je suis !