Dans les eaux du grand nord, Ian Mc Guire

Le Livre : Dans les eaux du Grand Nord  de Ian Mc Guire ; traduit de l’anglais par Laurent Bury. Paru le 4 mai 2017 chez 10/18 ; réédité en édition spéciale le 7 novembre 2019. 8€50. (309 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Patrick Sumner, un ancien chirurgien de l’armée britannique traînant une mauvaise réputation, n’a pas de meilleure option que d’embarquer sur le Volunteer, un baleinier du Yorkshire en route pour les riches eaux du Grand Nord. Mais alors qu’il espère trouver du répit à bord, un garçon de cabine est découvert brutalement assassiné. Pris au piège dans le ventre du navire, Sumner rencontre le mal à l’état pur en la personne de Henry Drax, un harponneur brutal et sanguinaire. Tandis que les véritables objectifs de l’expédition se dévoilent, la confrontation entre les deux hommes se jouera dans les ténèbres et le gel de l’hiver arctique.

L’auteur : an McGuire est un auteur anglais, né en 1964, a Kingston-upon-Hull au Royaume-Uni.
Ian McGuire a grandi près de Hull, en Angleterre, et étudié dans les universités de Manchester et de Virginie. Il a cofondé le Centre pour la Nouvelle Écriture à l’université de Manchester et enseigne actuellement l’écriture créative à l’université de Nord Texas. Ses écrits ont été publiés dans le Chicago Review et le Paris Review. Dans les eaux du Grand Nord est son premier roman à paraître en France.

 

 

Extraits : 
« Sumner hausse les épaules et contemple la lune.
-Où sont passées tes jambes? demande t-il.
Le mendiant baisse les yeux et fronce les sourcils comme s’il était surpris qu’elles aient disparu.
-Pose la question au capitaine Brownlee. Dis-lui que c’est Ort Caper qui t’envoie. Dis-lui qu’un soir on a compté mes jambes ensemble et qu’on s’est aperçus qu’il en manquait quelques-unes. Tu verras ce qu’il te répondra. »
« Un bon verre et une fille qui mouille bien, voilà ce qu’il faut à un homme avant qu’il se lance dans cette putain de pêche à la baleine. »
« – D’ici Noël, les os de ce monstre puant seront cachés dans le corset joliment parfumé d’une poulette pas encore baisée qui danse la polka dans les salons du Strand. Voilà une idée qui suffit à vous faire tourner la tête, pas vrai, Mr Black ? suggère Cavendish.
– Derrière chacune des fragrantes beautés féminines se dissimule un monde de puanteur et de saloperie, acquiesce Black. Heureux celui qui peut l’oublier ou faire comme si ce n’était pas vrai. »

Chronique de Serial Lecteur, l’avis de Jean Luc

Dans les eaux du grand nord , Ian Mc Guire

Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, je ne pensais pas commencer un roman noir, en plein Arctique, et pourtant… le quatrième de couverture était totalement exacte.
Ce roman relate, en effet, la croisière dans le Grand Nord d’un ancien chirurgien et de sa confrontation avec un assassin de la pire espèce !

« Dans les eaux du grand Nord » est un petit bijoux, en revanche dès le début, le lecteur est plongé dans un environnement cruel, l’action se passe vers la fin du dix neuvième siècle (1858). Le contexte historique est plutôt bien rendu, la chasse à la baleine devient de plus en plus ardue et le pétrole commence à détrôner l’huile de baleine. Dans le même temps, il est également fait référence aux soulèvements des cipayes en Indes sous le temps des colonies anglaises.
L’ensemble est admirablement reconstitué mais l’auteur installe le lecteur dans un univers sans pitié et décrit des scènes crues où il n’hésite pas à employer un vocabulaire familier et très imagé. C’est donc un roman très dur que nous propose l’auteur.
Les scènes de chasse à la baleine et leurs dépeçages sont décrites précisément, ce livre n’est pas un plaidoyer contre la chasse à la baleine ou pour la préservation du grand Nord, mais c’est d’abord la lutte entre le bien et le mal dans un environnement hostile.
Au final, un très beau roman original dans son contexte, qui mérite le détour.

Autres extraits :
« Il a sous-entendu que le poste de médecin sur un baleinier était un point de détail, une exigence juridique à satisfaire, mais qu’en pratique il n’y a qu’à se tourner les pouces, d’où le salaire dérisoire, bien sûr. Donc oui, se dit-il, il pourra lire et écrire, il pourra dormir, faire la conversation avec le capitaine quand nécessaire. Dans l’ensemble, ce sera un moment paisible, peut-être légèrement ennuyeux, mais Dieu sait qu’il a besoin de ça après la folie de l’Inde : la chaleur à crever, la barbarie, la puanteur. Il ne sait pas à quoi ressemblera la pêche au Groenland, mais ce sera sûrement différent. »
« L’argent fait ce qu’il veut. Il se fiche bien de ce qu’on préfère. Si tu lui barres la route d’un côté, il s’en ouvre une autre ailleurs. Je ne peux pas l’empêcher. Je ne peux pas dire à l’argent ce qu’il doit faire, ni où il doit aller. Putain, j’aimerais bien, mais je ne peux pas. »

Lu dans le cadre de 3 défis littéraires

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon 

– Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°07).

– Challenge British Mysteries 2023  chez Hilde et  Lou 

 

14 réflexions sur “Dans les eaux du grand nord, Ian Mc Guire

  1. Bonsoir, j’ai lu ce roman en 2017. J’ai lu ce roman sans savoir que c’était un roman noir qui se passait dans l’Arctique en 1859. J’ai été émue par le destin d’une maman ourse et son ourson.

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      • Comme j’oublie, je suis allée me relire dans ma critique et je te donne la partie où je dis ce que je n’ai pas trop aimé :

        Me voici donc mitigée au moment d’écrire ma chronique : le roman n’est pas mauvais du tout, il apporte le souffle de la grande aventure, il est précis, documenté, l’écriture descriptive est très jolie, et pourtant, il m’a manqué quelque chose pour que j’adhère totalement à ce récit.

        Sans doute un personnage auquel me raccrocher, même si le chirurgien, Patrick Sumner, a fait l’affaire durant une grande partie du roman.

        C’est une impression fugace qu’il manquait une âme à ce récit, un corps. Des émotions autres que le dégoût devant les massacres d’animaux ou des assassinats d’être humains.

        Décrire avec précision la vie sur un baleinier, l’assaisonner de violence, de sodomie, d’assassinat d’un mousse, de fausses accusations, d’un coupable souffrant de déni purulent, rajouter une couche de violence, de descriptions peu ragoutantes, faire couler le navire et passer ensuite dans un récit de survie, tout en rajoutant une énorme couche de violence, ne fait pas d’un roman d’aventure un excellent roman d’aventure.

        Dommage, le premier tiers était addictif et je l’avais lu en un rien de temps. La suite a défilé un peu plus vite lorsque je me suis mise à sauter des pages.

        Une lecture en demi-teinte et le cul entre deux chaises (inconfortable) pour rédiger ma chronique.

        Tout n’est pas mauvais, dans ce roman, que du contraire, mais il manquait d’âme, que ce soit pour le récit ou pour les personnages, un peu trop brièvement esquissés. Zut alors…

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