Les livres oubliés de Ge
Le livre : Colza mécanique de Karin Brunk Holmqvist. Traduit du suédois par Carine Bruy. Paru le 20 avril 2017 chez Mirobole éditions. Réédité en poche le 2 mai 2018 chez J’ai lu. Littérature générale. Littérature étrangère, n° 11981. 8€. (345 p.) ; 18 x 11 cm
4’e de couv :
« Henning passa sa langue sur ses chicots branlants, comme il le faisait toujours quand il était dans le doute. »
Restés célibataires, les deux frères Henning et Albert, 68 et 73 ans, habitent une maisonnette à la lisière d’un village de la campagne suédoise. Leur paisible routine est brisée net lorsque la maison d’à côté est transformée en centre de désintoxication pour femmes. Puis quand, à la suite d’un malentendu, des médias à l’imagination fertile lancent une rumeur incroyable : le champ de colza voisin serait un lieu de débarquement extraterrestre. Jeunes femmes vulnérables d’un côté, journalistes en délire de l’autre… Propulsés au coeur de la révolution villageoise, les deux vieux garçons vont devoir garder la tête froide.
L’auteur : Karin Brunk Holmqvist est née en 1944 au Sud de la Suède. Après avoir quitté tôt l’école, elle a exercé de nombreuses professions : assistante sociale, employée en maison d’arrêt, magicienne et même mannequin pour bikinis et même femme politique. En effet elle a suivi et réussi des études de sociologie, après lesquelles elle s’est impliquée dans la vie politique locale. Surtout, elle s’est alors mise à l’écriture : après plusieurs recueils de nouvelles et de poèmes, elle a publié Aphrodite et vieilles dentelles, son premier roman. Ecrivain parmi les plus populaires en Suède, elle se consacre aujourd’hui à l’écriture. Elle a publié dix romans
Extrait :
« Henning passa sa langue sur ses chicots branlants, comme il le faisait toujours quand il était dans le doute.
« — Ils rentrent toujours leur foin à temps ; on dirait que les dieux sont de leur côté.
La conversation tenait en peu de mots. La chaleur du fourneau et l’humidité extérieure rendaient l’air poisseux. L’une des fenêtres était cassée, mais on avait rafistolé la vitre brisée à l’adhésif. Au pied de la banquette s’entassait une pile de journaux jaunis. Le coussin avait conservé l’empreinte de la tête de Henning, entourée d’une auréole que leurs cheveux gras avaient déposée au fil des ans. A une époque, la taie avait dû être vieux rose, mais désormais, elle ressemblait à un morceau de tissu beige avec un grand rond marron au milieu.
— La METEO ! lança Albert.
Il n’en fallait pas plus pour que son frère comprenne. Même si le temps de leurs activités tributaires du climat était révolu, pour rien au monde ils n’auraient manqué le bulletin météo. Quand ils parlaient entre eux, les autres avaient parfois l’impression qu’il s’agissait d’une forme de sténographie. De fait, leurs échanges se limitaient à des mots isolés, incompréhensibles pour les non-initiés, mais qu’Albert et Henning avaient appris à interpréter au fil des ans.»
Le post-it de Ge
Colza mécanique, Karin Brunk Holmqvist
De Karin Brunk Holmqvist j’ai adoré Aphrodite et vieilles dentelles, le premier roman de cette auteure suédoise paru et traduit en France chez Les éditions Miroboles.
Et voilà qu’en fouillant dans ma bibliothèque, je retombe sur une autre roman de cette autrice scandinave singulière. Autant vous dire que je me suis immédiatement plongée dedans, laissant tomber par la même occasions mes services de presse en retard. Oups !!!
Mais alors que nous raconte ce » Colza mécanique »
Henning et Albert sont deux frères célibataires de 68 et 73 ans qui habitent à la lisière d’un petit village. Leur vie est chamboulée lorsque la maison voisine est transformée en centre de désintoxication pour femmes alcooliques et qu’un groupe de journalistes fait irruption, persuadés que le champ de colza à côté de chez eux est un lieu de débarquement extraterrestre.
Comment vous dire, cette lecture a été pour moi jubilatoire, elle m’a fait du bien. Une espèce de soupape de sécurité, de décompression entre deux polars bien noirs.
En effet Karin Brunk Holmqvist m’est revenue avec une comédie explosive. Mais pas que, j’ai aimé aussi ses deux anti héros Deux frangins, les Andersson, qu’elle nous présente comme plutôt bourru même si bien élevé. Deux papys tranquille pas très regardant sur l’hygiène mais toujours enclin à donner un coup de main. On va les suivre dans leur quotidien. On va vivre avec eux dans ce village tranquille typiquement suédois.
On va vivre à leur rythme toute la première partie du roman et puis tout va s’emballer quand d’une part un centre de désintox ouvre ses portes et qu’un mystérieux motif géant agroglyphe apparait dans un champ voisin. Un crop circle qui va attiser tous les fantasmes. Et une jeune femme qui va un peut bousculé les habitudes de nos deux septuagénaires.
Et dans tout ce cirque, nos deux héros vont garder leur flegme et se montrer bien philosophes, eux qui se contente de peu et n’aspire qu’à une vie simple. Avec eux pas de superflu, pas de besoin créés de toute pièce, pas d’envie délirante. Non juste des plaisirs simples, des petits bonheurs que la vie nous réserve tous les jours.
Dans cette chronique villageoise, Karin Brunk Holmqvist fait preuve d’une belle ironie pour nous offrir une satire sociale mâtinée de comédie noire et de fantastique.
J’ai aimé le style tendre et poétique de notre auteure, j’ai aimé son humour, la finesse de son ton. Elle a su me faire rire avec des choses banales du quotidien qui entrainent des quiproquos en série.
Et derrière cette comédie assumée pointe une réflexion bien vu sur la venue, sans doute salutaire, d’une société de la décroissance…
Et c’est tout cela qui fait tout le piment de ce petit roman foutraque aux airs de polar rural que je vous conseille ardemment pour passé un bon moment de lecture et de pur déconnexion.
Lu dans le cadre de 5 défis littéraires
– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon
– Challenges Les Dames en Noir 2023 chez Zofia
– Challenge : Auteurs des pays Scandinaves chez Céline
– Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°11).
–le tour du monde en 80 jours chez Bidib (2 Suède)
A reblogué ceci sur Amicalement noiret a ajouté:
Encore une découverte 😯😮😲
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Je découvre ! Drôle d’histoire mais qui doit être sympa !
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Oh oui c’est très très sympa en effet Marie-Christine
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Lu il y a bien longtemps et j’avais bien aimé, surtout les petits vieux !
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Moi aussi j’avais aimé puis oublier, hih, on serait bien on petites vieilles nous, non ?
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On serait terrible ! Les Vamps, mais toutes les deux en version Gisèle, la plus piquante et la moins « courant d’air dans le cerveau » 😆
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oh j’imagine ça, oui, terrible en effet ! hahahaha 😂🤣🤣 mdr
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Terrible mais drôle ! :p
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Oh oui, terrible et drôle en effet 😁
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Une lecture pour décompresser : ça m’intéresse/
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Chouette ça dis-moi ! 😀
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Ca a l’air bien sympa, et j’aime bien que les deux héros ne soient plus tout jeunes ^^
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Oui tu as raison Aurélia, ça change un peu !
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