Le livre : La femme paradis de Pierre Chavagné. Paru le 6 janvier 2023 chez Mot et le Reste dans la collection Littérature. 18€. (144 p.) ; 21 x 15 cm
4e de couv
Coupée de la civilisation depuis plusieurs années, une femme sans passé survit au coeur de la forêt. Elle a apprivoisé les règles du monde sauvage pour mener une vie faite de pêche, de maraîchage et de méditation, où le sang n’est jamais versé en vain. Son existence Spartiate et harmonieuse est bouleversée lorsqu’un coup de feu claque sur le causse. Cette détonation précipitera une série d’événements implacables questionnant les forces qui l’ont amenée à choisir l’exil, la place qu’elle occupe dans le monde des hommes, et la trace qu’elle souhaite y laisser. Se jouant habilement de la mince frontière qui sépare le désir de la raison, ce texte vif et cinglant ébranle nos certitudes. Que sauver quand tout s’effondre ?
L’auteur : Né en 1975 en banlieue parisienne, Pierre Chavagné vit désormais en Uzège, dans une maison en bois avec sa femme et ses trois fils. Il semblerait qu’il soit fan de rugby, d’argot et de littérature. Depuis peu, il se consacre exclusivement à l’écriture. La Femme paradis est son troisième roman.
extraits :
« Survivre à tout prix est harassant. C’est une surveillance constante, une discipline qui laisse peu d’espace à la sensibilité. Elle en a assez. Quand les probabilités sont contre vous, l’unique règle consiste à ne pas lutter en vain – question d’élégance. Accepter la défaite, accueillir la vie qui vient et laisser le courant glisser sur vous jusqu’à ce qu’il se lasse. Les humains épuisent leur vie à remonter le courant, à refuser de flotter jusqu’à la mer. Pour ne pas disparaître, ils s’agitent et abîment tout. »
« La survie dans le monde sauvage répond à une succession de choix, c’est une balance qui pèse le bénéfice d’une action et son risque inhérent »
« La nature est un enseignement continu, une classe debout et remuante où l’essentiel se partage dans les infinies variations de lumière, de pression, ou d’humidité.
La roche palpite, la sève circule sous l’écorce, la mousse aspire l’eau, les champignons jaillissent au ralenti après la pluie. Tout vibre: le silence, la vie, la mort et le bonheur dans une égale énergie. »
Le post-it de Ge
La femme paradis, Pierre Chavagné
Aujourd’hui, il faut que je vous parle d’un gros coup de cœur 🖤. Et oui comme cela direct. C’est le premier livre que je lis de Pierre Chavagné. Il s’agit là d’un court roman, même pas 150 pages. Mais il n’en fallait pas plus pour me bouleverser profondément.
Mais alors que nous raconte « La femme Paradis »
Depuis des années, une femme, donc on ignore le passé, vit en ermite dans la forêt. Au milieu d’une nature sauvage, dans des gorges difficiles d’accès. Elle cueille, chasse et pêche pour subvenir à ses besoins.
De la Femme Paradis, comme on la nomme, on sait juste qu’elle a perdu P, son compagnon et que la vie à fait qu’elle s’est retrouvée là, seule, évitant la compagnie des hommes.
Un jour, un coup de fusil détone sur le causse. Là notre héroïne est tout de suite en alerte. Qui dit fusil dit être humain. Qui est cet intru, peut-être même ces intrus qui entre ainsi sur son territoire ?
Car en effet, Elle, qui a été infirmière dans une autre vie, s’est approprié ce bout de terre, entre rivière, et forêt, ce bout du causse où elle a trouvé refuge dans une grotte sombre qu’elle aménage au mieux, qu’elle fait son chez elle. S’appliquant chaque jour qui passe à s’accommoder au mieux à son nouvel environnement sauvage. Fuyant on ne sait qui, on ne sait quoi. Un peu comme une survivante au chaos et à l’apocalypse.
Et en effet, cette intrusion sur son territoire va provoquer une suite d’événements qui va révéler cette femme à elle-même.
Là je ne vous en dis pas plus car je risquerai de divulgacher votre plaisir à découvrir ce fabuleux récit à deux voix.
Le narrateur qui nous parle d’Elle et Elle, la femme Paradis qui peu à peu à travers un cahier de bord qu’elle va écrire suite à cette détonation nous raconte son quotidien, ses pensées, ses craintes, sans envie de garder pour elle ce coin qui jusque-là semble l’avoir sauvée et protégée. De qui, de quoi, là aussi le laisse le mystère intact. Un mystère qui m’a tenu en haleine jusqu’à la toutes dernière phrase.
Car il faut que je vous parle de l’écriture de Pierre Chavagné. Une écriture qui emporte tout sur son passage. On y sent la nature, sa force, ses odeurs, humus des sous-bois, le vent dans les branches, l’eau qui coule dans la rivière. Une écriture qui vous immerge totalement. Un style vif et contemplatif à la fois.
Vraiment ce récit est une pure merveille. Je m’y suis plongée et je me suis rappelée tout le plaisir que j’avais ressenti en découvrant « Et toujours les Forêts » de Sandrine Collette. Il y a cette même urgence, cette même intensité.
Nous sommes là dans une histoire sombre mais pourtant il y a comme une faille qui laisse passer la lumière. Cette luminosité née de la puissance des mots et de la poésie qui s’en dégage. Il y a dans l’écriture de notre auteur des fulgurances qui vous prennent aux tripes. Et la première page donne l’ambiance de ce livre qu’il faut que vous découvriez d’urgence : « Mes souvenirs sont des crépuscules ; aucune de mes histoires n’a de commencement. »
C’est la dessus que je referme ma chronique car comme je vous le disais plus haut il serait dommage de spoiler plus l’histoire d’Elle, la Femme Paradis.
Ce livre avait tout pour me plaire et franchement il a répondu à toute mes attentes et bien plus encore !
autre extrait :
« J’écris dans l’urgence. Peut-être que demain, il sera trop tard. J’ai repoussé plusieurs fois les assauts. Il faut le crier : les hommes sont nuisibles. La confiance est rompue. Je le raconterai plus tard. La mémoire est une toile d’araignée fragile qui se déchire si on la brusque.
J’aurais pu vivre nomade, loin des routes et des habitations. La vie de bohème a ses charmes. J’aurais pu ériger des abris de paille, des tipis d’lndiens, des cabanes en branches, des rêves d’enfants. Je l’ai fait dans les premiers temps. Les maisons en paille et en bois se révèlent trop fragiles quand les loups rôdent. »
A reblogué ceci sur Amicalement noiret a ajouté:
Mais tu les trouves où ces raretés !!!!!????😉😁
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Ah ça je ne sis pas, le flaire d’une vieille bibliothécaire 😉
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Vieille non… expérimentée😁👍😉
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Voilà on va dire ça, merci de ton indulgence Isa 😁🤩
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Merci pour cette découverte. Moi aussi ce livre a tout pour me plaire ! 😁 Et ce que tu dis sur la plume me convainc encore davantage. Tout-à-fait le style d’écriture qui me plaît.
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Alors régale-toi Caroline. C’est une super belle découverte, tu verras !
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Je serais bien curieuse de découvrir cet environnement, ce décor et cette odeur d’humus que tu nous dévoiles Ge. Ce roman a l’air de t’avoir totalement charmée ! Merci pour la découverte. 🙂
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Totalement un pur coup de cœur, une sacrée belle découverte, j’ai adoré ! J’ai tout adoré 🤩
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Pffff, j’ai envie d’avoir un coup de coeur aussi ! :p
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Ah mais avec toi ma Belette, parfois…. J’avoue je ne sais plus ! lol 😁
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Je préfère un coup de coeur qu’un coup de pied ! :p
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hahaha, moi pareil, tu te doute bien ! 😁😋
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Ouf ! 😉
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vi 😛
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Ca s’est senti dans ta chronique. ☺️☺️
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Oh merci, c’est un beau compliment que tu me fais là chère Ludivine ☺🤩😘
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Je t’en prie. 😊😘
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Non ça fais plaisir et du bien, crois -moi !
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Tout le plaisir est pour moi alors ma très chère Ge. ☺️
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Plaisir partagé du coup 😋🤩😘
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🙂😘😘
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😘
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Dans ma Pal. Hâte de le lire !
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Bonne lecture ma Fanny, tu devrait adoré toi aussi !
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Je pense aussi😊 Merci.
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Après avoir lu un tel article, où tu trasmets tin émerveillement comme ton émotion, je ne peux résister, pourtant sans toi jamais je n’aurais prêté attention à ce roman. Merci Ge !!
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