La porte du vent, Jean-Marc Souvira

Le livre : La porte du vent de Jean-Marc Souvira. Paru le 5 janvier 2023 chez Fleuve édition dans la collection Fleuve noir Thriller. 22€90. (580 p.) ; 23 x 16 cm

4e de couv :

Il ne faut pas sous-estimer le poids des traditions…

Pourquoi ces deux vieillards, venus l’un de Chine et l’autre d’Israël, ont-ils décidé de se recueillir ensemble sur cette mystérieuse tombe chinoise d’un cimetière militaire picard de la Première Guerre mondiale ? Pour le commandant Dalmate, la présence de ces personnages sur le territoire national n’augure rien de bon. En effet, ils sont, chacun dans leur pays, à la tête d’organisations criminelles dont les ramifications s’étendent jusqu’en France.

Or, depuis peu, les règlements de comptes entre ces communautés s’intensifient ; une escalade de violence qui semble échapper au contrôle des forces de l’ordre. Mais le monde ne date pas d’aujourd’hui, et c’est peut-être dans le passé que se trouvent les réponses capables d’apaiser les esprits. Dans des amitiés nées il y a bien longtemps, au cœur des tranchées…

 

L’auteur : Jean-Marc Souvira est commissaire divisionnaire, il exerce au sein de la Police judiciaire depuis plus de vingt-cinq ans. Il a dirigé l’Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains, puis l’OCRGDF (l’Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière). Il est actuellement en poste à la Direction de la Coopération Internationale. Ce policier à la renommée internationale, l’auteur du Magicien, Le vent t’emportera et des Sirènes noires.

 

 

 

Extrait :
« La tête du flic cognait contre la paroi métallique de la camionnette à chaque cahot. Le commandant de police Paul Dalmate ne voyait plus que d’un œil. Les paupières de l’autre, tuméfiées par les coups reçus, restaient soudées. Il respirait avec difficulté, sans doute à cause de son nez cassé et des caillots de sang qui ne laissaient filtrer qu’un filet d’air. Il remua lentement ses mains qui n’étaient pas attachées. À quoi bon l’entraver alors qu’il pouvait à peine bouger ? Il pria en silence. Il s’adressait à Dieu de manière simple et directe, comme à un ami. Il le faisait depuis près de trente ans, dont dix passés au séminaire qu’il avait quitté avant d’être définitivement ordonné prêtre. Sa vie s’arrêterait bientôt, mais il ne regrettait rien.
Aucune famille ne le pleurerait, sa mère était décédée des années plus tôt, son père n’existait plus pour lui, et il était fils unique. Marié quelques mois, son couple avait rapidement pris l’eau. Dalmate était un solitaire, mais il aurait préféré ne pas l’être. À cet instant, il se souvint d’une phrase lue ou entendue quelque part : « Un homme seul est un homme mal accompagné. » Il était trop tard pour réfléchir à la justesse ou pas de cette affirmation et rectifier le sens de sa vie. »

 

Chronique de Serial Lecteur, Le billet de Jean Luc

La porte du vent, Jean-Marc Souvira

Si vous êtes fan de polar et de roman historique vous allez adorer « La porte du vent » !

Je me suis laissé entraîner au cœur des tranchées à la fin de la première guerre mondiale dans des épisodes méconnus. J’ai adoré ces personnages déracinés obligés de fuir la Chine et d’autres encore, pour aller contribuer à l’effort de guerre et suppléer au manque d’ouvrier dans les usines d’armement.

Jean-Marc Souvira nous relate l’exploitation de cette main d’œuvre chinoise par les politiques français, c’est émouvant et révoltant à la fois. Sans dévoiler l’intrigue, l’auteur à travers une histoire d’amitié entre juifs et chinois pendant la guerre 14-18 explique les liens entre deux communautés mafieuses qui de nos jours, vont se déclarer la guerre.

Le début du roman peut paraître compliqué mais l’auteur (ancien flic, ça aide) nous explique le fonctionnement des différents clans mafieux et leur modus operandi pour gagner de l’argent, c’est très actuel puisqu’il évoque l’arnaque de la fraude à la TVA sur les quotas carbone. Il y aussi le côté polar avec la description et la façon de procéder des équipes feu, autrement dit des tueurs (membres des gangs) mandatés pour tuer.. c’est prenant, passionnant, terrifiant et malheureusement instructif.

Et d’un autre côté, il y a tout le côté historique de ce roman avec des curiosités et des anecdotes surprenantes. Il est question de chinois juif : une communauté fermée datée du 10eme siècles complètement oubliée originaire de Kafeng, des régiments composés de noirs américains (Harlem Hellfighters)…

L’idée de départ de ce polar est très originale, elle permet de créer le lien entre des pages méconnues de la grande histoire et le grand banditisme.

A noter la construction de ce roman tirée au cordeau, il n’y a aucune place pour les approximations et c’est là encore l’un de ses points forts.

Et il y a tous ces portraits : les gangsters d’aujourd’hui, les déracinés les poilus d’autrefois qui selon le cas sont attachants, lâche ou manipulateurs…

J’ai rarement pris autant de plaisir à lire un roman et cerise sur le gâteau l’auteur parvient à insérer une touche de poésie et de mystère dans cette histoire qui mélange le présent avec des épisodes oubliés de l’histoire, c’est juste bluffant !

J’ai tout simplement adoré .

Lu dans le cadre de 3 défis littéraires

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon 

– Le Mois du Polarchez Sharon – Février/mars 2023 (N°17).

– le tour du monde en 80 jours chez Bidib (8 France)

16 réflexions sur “La porte du vent, Jean-Marc Souvira

Vous avez la parole, laissez un commentaire, ça fait toujours plaisir.

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s