Le livre : Princesse Bari Hwang Sok-yong ; traduit du coréen par Mi-Kyung Choi, Jean-Noël Juttet. Paru le 21 août 2015 chez Piquier Poche. 8€50. (284 p.) ; 17 x 11 cm
4e de couv :
Princesse Bari conte l’histoire d’une jeune fille, frêle et courageuse, qui fuit la Corée du Nord à la fin des années 1990, se réfugie un moment en Chine avant de traverser l’océan à fond de cale d’un cargo et de débarquer dans un Londres clandestin où se côtoient toutes les langues et religions.
A Londres, Bari gagne sa vie comme masseuse, mais elle ne soigne pas seulement les corps, elle console aussi les âmes. Car Bari a hérité de sa grand-mère des dons de voyance qui lui permettent de voyager dans les rêves et de lire les cauchemars dont souffrent les autres.
Ce roman habité par l’âme d’une jeune fille affrontant seule, avec confiance et obstination, de terribles épreuves, puise aux sources anciennes du chamanisme coréen : il transfigure une très ancienne légende où une princesse abandonnée va chercher à l’autre bout du monde l’eau de la vie qui permettra aux âmes des morts de connaître enfin l’apaisement.
« Princesse Bari est un livre sur la migration et l’harmonie, dit Hwang Sok-yong. Si quelqu’un me demandait à quoi ce monde ressemble, je dirais qu’il est comme un groupe d’oiseaux s’élevant en tournoyant dans les airs, et j’espère que mon écriture va leur permettre de se poser à nouveau. »
L’auteur : Né en 1943 en Mandchourie, où sa famille avait fui l’occupation japonaise, Hwang Sok-yong arrive en Corée en 1945, d’abord au Nord, puis au Sud. Il combat les régimes autoritaires qui se succèdent jusqu’à la fin des années 1990, est emprisonné pour ses idées et milite pour la réconciliation des deux Corées. Son oeuvre, traduite dans le monde entier, témoigne de ses combats pour la liberté. « Hwang Sok-yong est aujourd’hui, sans conteste, le meilleur ambassadeur de la littérature asiatique », a écrit le prix Nobel de littérature Kenzaburô Oe. Paik Dahuim
Extraits :
« Lorsque ma famille a dû se disperser, j’avais à peine douze ans.
Avant, nous vivions à Chongjin dans une petite maison sur une hauteur dominant la mer. Les touffes d’azalées, au printemps, prenaient des teintes plus vives à l’aurore et au coucher du soleil. A l’est, j’apercevais au loin la cime enneigée du Kwanmo flottant au-dessus d’un voile de brume. De l’autre côté, les lourds cargos de fer et les petits chalutiers évoluaient lentement sur la mer en vrombissant. Les mouettes s’élançaient à vive allure, brisant les rayons du soleil réfractés par les vagues qui scintillaient comme des écailles de poisson. J’attendais mon père au retour de son bureau sur le port, ou bien ma mère revenant de ses courses. Si j’allais si souvent tout en haut, au bord de la falaise, c’est parce que j’aimais contempler la mer en laissant passer le temps.
Nous étions une grande famille : il y avait ma grand-mère, mon père et ma mère, plus six sœurs, toutes plus âgées que moi. Pendant presque quinze ans, ma mère était allée de grossesse en grossesse ; à peine accouchée, elle se trouvait de nouveau enceinte. Les intervalles entre nous étaient d’un à deux ans, rarement davantage. Ma plus grande sœur, ainsi que la deuxième, n’ont jamais oublié la peur qu’elles éprouvaient le jour où notre mère devait accoucher. »
« — C’est vraiment curieux. Comment a-t-elle pu comprendre ce que voulait dire sa sœur muette ?
— Je te l’ai déjà dit, Bari est une voyante. »
Les émotions de lectures de Cécile
Princesse Bari, Hwang Sok-yong

Il y a des plumes qui ne déçoivent jamais et Hwang Sok-yong en fait partie pour moi. Princesse Bari aux Editions Picquier ne fait pas exception.


Court certes mais riche et fort à la fois. S’inspirant d’un mythe comme dans Shim Chong, fille vendue, Hwang Sok-yong nous conte le destin de Bari comme celle du mythe partie vers l’Ouest à la recherche de la vérité. on suit Bari de la Corée du Nord au UK.

À la fois onirique et d’une cruelle réalité, l’auteur nous parle de l’émigration, de l’implacable dictature comme de l’occident. Rien ne sera épargné à Bari.

Pourtant porteuse d’espoir, de résilience et d’humanité, un roman d’utilité public à tous ceux et celles qui hurlent d’inhumanité face à l’immigration. À dévorer !
Eh bien, je note, c’est différent de ce que l’on peut voir chez toi Genviève mais c’est intrigant. J’aime assez l’idée de chamanisme associé à l’émigration !
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Je note ce titre, le retour me donne très envie de le découvrir !
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ah chouette ça Aurélia 🙂
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A reblogué ceci sur Amicalement noiret a ajouté:
J’aime beaucoup ce retour lecture. Merci
Je note ce titre 🙏👍👏❤️
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Merci Isa
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